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samedi 25 mai 2013

Le déclin cognitif


Le vieillissement se traduit essentiellement par un déclin des fonctions intellectuelles. Le fonctionnement cognitif désigne un ensemble d’habiletés mentales, comme la perception, l'attention, la concentration, la mémorisation et les fonctions intellectuelles de hauts niveaux, telles la prise de décision et la résolution de problèmes.

Le vieillissement s’exprime par une diminution de la performance à diverses épreuves censées évaluer le fonctionnement cognitif au fur et à mesure de l’avancée en âge (Van der Linden, 1999, cité par Cappelier et al, 2000). Toutefois,  dans le vieillissement normal, le déclin cognitif est hétérogène entre des capacités relativement préservées et d’autres altérées. Ce déclin est relié aux changements que produit le vieillissement sur le système nerveux sur les plans neuroanatomique (diminution de la masse du cerveau), neurophysiologique (diminution du nombre et de la taille des neurones et perte de l’efficacité des contacts synaptiques) et neurochimique (diminution de la concentration de neurotransmetteurs, notamment, la dopamine)

Les habiletés mentales qui s'appuient sur les connaissances générales acquises au fil des années semblent relativement maintenues (intelligence cristallisée). La mémoire implicite et la mémoire émotionnelle s’altèrent peu. L’apprentissage procédural est particulièrement résistant au vieillissement (Deweer, 1994). Par ailleurs, la mémoire autobiographique est longuement préservée en raison d’un rôle clé de l’émotion (Piolino, 2003).

Par contre, les habiletés mentales dites fluides, qui s'appuient davantage sur des processus cognitifs (mémoire, attention, vitesse de traitement) sont souvent touchées et de façon plus précoce. La personne âgée, le plus souvent, éprouve des difficultés à s’ajuster aux situations nouvelles ou peu connus en raison des efforts d’attention requis.

Dans le domaine de la mémoire, le rappel d'information immédiat ou à très court terme diminue avec l'âge significativement (Salthouse et Babcock, 1991), alors qu'en mémoire à long terme, le rappel volontaire et explicite de nouvelles informations est davantage touché que le rappel implicite, provoqué par la reconnaissance d'une information familière. Des études ont montré également que les fonctions cognitives supérieures sont touchées, telles que les habiletés arithmétiques et les habiletés de résolution de problèmes.

Ainsi, dans le domaine des capacités attentionnelles, l'attention sélective et l'attention divisée nécessaire à l'accomplissement de tâches concurrentes sont particulièrement sensibles à l'avancée en âge ((McDownd et Birren, 1990) avec des difficultés pour le sujet d’effectuer des activités simultanément (Belmin, 2004).

 

Par ailleurs, la mémoire peut être influencée par le degré de vigilance et d’attention, par la motivation ainsi que les états affectifs (Belmin, 2004). Le sujet âgé peut perdre confiance et avoir une estime de soi fragile en raison de la prise de conscience de ce déclin cognitif. De ce fait, il peut s’installer dans des comportements de dévalorisation « je suis nul », « moi je ne sais plus », ayant comme conséquences un abandon de certaines activités, nourrissant cette baisse cognitive. A ce stade, montrer au sujet, au travers d’exercices cognitifs ses capacités préservées, peut être envisageable pour lui redonner confiance et le réassurer.

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