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samedi 25 mai 2013

Troubles psycho comportementaux : expression d’une souffrance


L’association psychogériatrique internationale définit les troubles comportementaux et psychologiques de la démence comme des signes et symptômes évocateurs de troubles de la perception, du contenu des pensées, de l’humeur et des comportements.

Les troubles comportementaux ne sont pas sans cause et possèdent toujours un but, et se révèlent le plus souvent par des facteurs déclencheurs (Rawling, 2001). Ils peuvent apparaître suite à un épisode confusionnel dû à une altération du fonctionnement cognitif et une fébrilité du sujet. Par ailleurs, ils peuvent exprimer des pathologies somatiques (incontinence, douleurs) ou un déficit sensoriel avec des difficultés à appréhender son environnement. Les troubles comportementaux peuvent s’expliquer par un sentiment de solitude, et d’insécurité ressentie par la personne démente dévoilant une angoisse d’abandon. Notamment, les changements de situation peuvent déclencher des délires d’adaptation (Géneau, 2001). L’agressivité n’est pas rare lorsque le sujet se sent exclu ou isolé par son entourage. La personnalité prémorbide peut aussi jouer un rôle, s’exprimant par un isolement méfiant pour des personnes introverties ou une tendance à l’expression coléreuse pour une personne extravertie (Léger et al, 2001). D'une manière plus générale, l'incapacité à communiquer verbalement les sentiments et les besoins peut favoriser ce type de comportement. Par ailleurs, la perception de l'environnement comme étranger et hostile, du fait de l'altération du fonctionnement cognitif, rend compte de nombreuses réactions agressives.

En début de maladie, le sujet a conscience du handicap avec une incompréhension des troubles suscitant une anxiété et/ou une forme d’agressivité face à l’échec et au sentiment d’impuissance. L’agitation, trouble positif de la démence et le plus fréquent, constitue un obstacle à la socialisation du sujet âgé en institution (Léger et al, 2001). Avec l’agressivité, elles représentent la principale cause de l’institutionnalisation en raison d’un épuisement de l’environnement familial.

C’est le cas de Monsieur B, qui suite à des comportements très agressifs envers son épouse a intégré l’unité protégée spécifique. Monsieur B, auparavant se rendait à l’accueil de jour 2 fois par semaine. Mais la maladie a évolué rapidement, provoquant de gros troubles de comportements : agressivité, déambulation, fugue. Sa femme hésitante, mais au regard de l’évolution de la démence de type Alzheimer, et de la répétition des crises, s’est décidée pour une entrée en institution. Elle a exprimé clairement ce choix pour protéger elle et son mari.

 

La prise en compte de ces signes et symptômes est nécessaire car ils contribuent à l'augmentation de la désadaptation du patient à son environnement, à un déclin cognitif plus rapide et aux conflits relationnels avec l'entourage (Ohnen S.H., 2002). Les productions des déments ne sont pas identiques et sont porteuses de sens pour chaque patient. Elles justifient un comportement d'écoute pour adopter des attitudes d'accompagnement, en reconnaissant la souffrance du dément (Poch, 2003).

 

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