Elle est la plus fréquente des démences et sa prévalence augmente avec
l’âge. Selon l’étude PAQUID (INSERM), elle toucherait 860000 personnes en
France.
Elle a été décrite pour la
première fois en 1906 par Alois Alzheimer. Cette maladie est une démence
neurodégénérative due à l’apparition de plaques séniles dans la substance grise
du cerveau ou due à une dégénérescence neurofibrillaire précédent la perte
neuronale. Elle est évolutive et irréversible. Elle s’exprime par des troubles
de la mémoire et un déclin cognitif, le plus souvent associés à des troubles
comportementaux, et évoluant vers une perte progressive d’autonomie,
caractérisant un syndrome démentiel.
Le diagnostic reste difficile. La
maladie est d’apparition insidieuse, se développant à bas bruit avant qu’elle
ne soit repérée le plus souvent par l’entourage familial par des troubles de la
mémoire. Le diagnostic est alors établi lors de l’entretien avec le malade et
ses proches et à l’aide de questionnaires pour évaluer les fonctions
cognitives.
Les critères
de démence de type Alzheimer selon le DSM-IV sont :
A. Apparition de
déficits cognitifs multiples
1. Une altération de la mémoire
2. Une (ou plusieurs) des perturbations cognitives suivantes :
a. Aphasie
b. Apraxie
c. Agnosie
d. Perturbation des fonctions exécutives
B. Altération
significative du fonctionnement social ou professionnel
C. Début
progressif et un déclin cognitif continu.
D. Les déficits
cognitifs des critères A1 et A2 ne sont pas dus :
1. À d’autres affections du système nerveux central qui peuvent entraîner
des déficits progressifs de la mémoire et du fonctionnement cognitif
2. À des affections générales pouvant entraîner une démence
3. À des affections induites par une substance
E. Pas évolution
d’un delirium.
F. La
perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’Axe I (trouble dépressif
majeur ou schizophrénie).
La maladie d’Alzheimer est un processus progressif évoluant en 3 stades.
Le stade débutant est caractérisé par des troubles de la mémoire
modérés avec une incapacité progressive à se rappeler des faits récents et à
stocker de nouvelles informations. Il se rajoute des problèmes attentionnels et
de concentration avec des difficultés à accomplir des tâches complexes.
L’orientation dans l’espace se manifeste par des difficultés à trouver son
chemin. L’apparition de troubles de langage se traduit par un manque du mot,
des hésitations.
Dans le stade intermédiaire, les problèmes de mémoire s’aggravent
et la personne devient de plus en plus dépendante à son entourage. Les
souvenirs des faits lointains s’estompent. Le langage est nettement affecté
avec une incapacité croissante de s’exprimer et l’apparition de palilalie. La
désorientation dans le temps et dans l’espace est plus importante (oubli des
dates, des difficultés à se repérer dans
des lieux familiers). Des troubles agnosiques apparaissent :
reconnaissance des visages familiers. Il apparaît des pertes de la
synchronisation des gestes et de l’équilibre provoquant des instabilités
motrices et des chutes. Le jugement est atteint et la prise de décision devient
difficile.
Par exemple, Madame B, atteinte d’une démence de type Alzheimer, présente
d’importants troubles mnésiques, une confusion spatio-temporelle. Elle ne
parvient plus à se situer dans le temps, et à reconnaître des visages
familiers. Les souvenirs lointains sont de plus en plus affectés, avec
notamment l’oubli de son fils décédé. Elle évoque beaucoup son enfance, ses
souvenirs préservés avec ses parents du temps de sa jeunesse.
Dans le stade avancé, l’alitement est inévitable avec une perte de
la motricité, et une impossibilité de se lever. Le patient souffre de démences
sévères avec une perte quasi-totale des fonctions
cognitives (déstructuration du langage). D’importants troubles de santé
apparaissent : une incontinence totale, des troubles alimentaires et de déglutitions
accompagnées d’un amaigrissement important provoquant une diminution des
défenses immunitaires.
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